Sophie Ristelhueber
L’ouvrage, le premier consacré au travail de Ristelhueber, est articulé autour de trois points de vue très spécifiques : un parti-pris scientifique et très documenté de David Mellor ; un point de vue personnel de Bruno Latour ; un texte de Thomas Schlesser sur la réception de l’œuvre de Sophie Ristelhueber par la presse spécialisée et généraliste, et en particulier autour de la notion de photojournalisme et d’art.
La première partie du livre (« Ensembles ») donne à voir une sélection d’une vingtaine de travaux rassemblés sur un mode visuel et non chronologique. La seconde partie (« Chronologies ») rassemble toutes les œuvres de l’artiste de 1980 à 2008, envisagées selon un mode documentaire, assemblant citations de différents auteurs et de Sophie Ristelhueber elle-même, avec de nombreuses photographies d’expositions.
Il a été réalisé une édition de tête, numérotée et signée (1 à 25 + 3 EP), accompagnée d’un tirage pigmentaire de 33 x 48 cm sur papier Hahnemühle Matt Fine Arts de 308 g tiré de la série Beyrouth, photographies (1984).
Implicant un engagement personnel complet et une pratique de terrain, le travail de Ristelhueber emprunte au reportage ses outils (la photographie) et l’un de ses thèmes majeurs (la guerre), mais en les pliant aux procédures de l’art : son œuvre ne se construit pas autour du projet documentaire de représenter, mais à partir du projet esthétique d’interroger la notion de trace, sur les corps et sur les lieux.
Attentive au support des photographies, qu’il s’agisse de l’accrochage à l’échelle de la salle de musée ou de la reproduction par le livre, l’artiste recourt aussi à d’autres natures d’images (comme la vidéo) et à des dispositifs d’installation pour construire différentes formes capables de ressaisir la réalité.